Board Culture Exposure
Ravie d’être invitée à discuter de « l’empreinte féminine dans la board culture » lors du festival Board Culture Exposure à Biarritz. Avant moi, de nombreuses femmes ont laissé d’épaisses pattes d’ourses dans le sable et, dans ma vie, l’une d’elles est emblématique. Hélène Chabeaud, dite Tata, l’astéroïde du sourire dont on compte mal tous les talents mais, sous ses yeux en arcades et son teint de navigatrice, on piste la bienveillance ; à toi et à ta pléiade de nuages creux.
Surf Session Magazine : un violent désir de bonheur
Il m’a fallu m’accompagner de la littérature pour décortiquer l’époque que nous vivons, m’aider de la justesse des écrivaines, de l’imagination de réalisatrices féministes et d’analyses de philosophes lesbiennes afin de mieux comprendre ces vies marginalisées dans le monde du surf : les surfeureuses queer.
Ce soir j’irai chanter
Ce soir, en rentrant manger, j’irai chanter, dit mamie. Elle dit cette phrase à la fin d’aucune autre, elle la jette dans son jeu de cartes au milieu de nos silences, sans relever les yeux. Elle dit cela parce qu’elle est heureuse, il me semble, heureuse à ce moment-là. Heureuse est un bien grand mot pour une vieille dame mais le bonheur pique parfois dans une décharge de chaleur, comme une guêpe qui se sentirait menacée.
Il y a cette idée que
Il y a cette idée que les choses deviennent réelles quand elles sont dites aux autres, quand on les sent prendre forme entre nos dents, quand on les voit s’édifier à l’intérieur du petit espace néanmoins infini devant nos lèvres. Tout à coup, puisque nos pensées flottent en origami vicieux à la face de nos interlocuteurs, il y a cette idée qu’elles existeraient enfin.
Plus ça va, plus ça va
Pour cette 5ème édition du podcast Disco Queen avec Dia Radio, sur le Queen Classic Surf Festival , on parlera “Surf et musique : l’histoire d’une hybridation sub-cultuelle” avec Feu Magazine et “Santé mentale dans le sport et le surf : prise de conscience collective, déstigmatisation et métamorphose” avec Juliette Lacôme, Manue Lataste et Ornella Magris.
J’ai honte donc je suis
Je commande une pizza, verse un filet d’huile d’olive sur une burrata. J’ai honte. Arroser les courgettes aubergines, vider un vase sur mes boucles, le corps renversé en arrière pour conjurer la fournaise, me fait honte.
Trop tard ou pile le bon moment
Cela ne m’était jamais arrivé avant. J’ai déposé la lettre sur le bureau ciré, une lettre manuscrite sans âme ni amitié, une lettre de politesses, de formules qu’on copie-colle depuis un site en construction, sans conviction pour les respectueuses salutations.
Festival Hébé : violences sexistes, ripostes féministes
Le samedi 7 juin, j’animerai une discussion lors du festival Hébé dans la ville qui était trop occupée pour me regarder débarquer. Nous parlerons « Violences Sexistes, Ripostes Féministes » parce que par les temps qui cavalent, on a besoin d’idées aussi belles que révolutionnaires.
Expo : vernissage
Aujourd’hui, une nouvelle fois, j’explore la joie contagieuse des liens d’amitié dans le monde du surf, la résistance heureuse des amours queer et leur puissance politique. Parce que, malgré tout ce qu’on me dit, je reste le poing levé, t’as vu. Rdv ce mercredi 14 mai à 18h30 pour la soirée de vernissage au cinéma l’Atalante à Bayonne.
Un Violent Désir de Bonheur
Du 14 mai au 5 juin 2025, j’expose une série de photographies argentiques et quelques poèmes au cinéma l’Atalante à Bayonne. Comme une réponse à Hélène Giannecchini, autrice du livre « Un désir démesuré d’amitié », j’ai voulu composer une archive féministe queer dans le monde du surf en France. J’ai également souhaité explorer la beauté et la puissance politique des liens d’amitié et a ainsi pu repenser le surf à la lumière des amours queer.
Débarrasser le placard
Ça fait plus de quatre ans, que je retiens des images, que je les défais puis les reforme, que je les stocke dans un placard de mon crâne parce que mes souvenirs n’aiment ni la pluie ni les regards. Ça fait 4 ans que j’ai commencé à prendre tout ceci au sérieux, à me pencher sur la mémoire comme on s’inclinerait au-dessus d’un puits, un puits qui pue mais qui fascine.
Elle est grosse mais elle est drôle, la petite
Si on avait dit à la petite fille au bord de la piscine, enveloppée dans sa serviette de bain, le ventre bien caché sous sa serviette de bain serrée depuis le nombril jusqu’aux genoux, si on avait dit à la petite fille qui observe ses mollets comme on voudrait écraser une limace, qui regarde ses bras, ses cuisses, ses putain de cuisses…
Un pot de fleurs sur un lézard sec
À l’aube de la troisième guerre mondiale, il y a encore des jeunes parents qui prévoient, aux beaux jours, de faire baptiser leur bébé. C’est la seule info de ces dernières semaines qui m’a faite sourire, au sens de rire au niveau en-dessous, pas rire franchement mais rire un peu, rire un peu jaune, une toux saumâtre, sous-rire quand même.
Des boutures sur la langue
Ce sont quelques mots, quelques mots parmi la liste de mots désormais interdits de figurer dans les articles scientifiques étasuniens. Ce sont des mots qui forment un langage, c’est un langage qui constitue des recherches, ce sont des recherches qui incarnent des pensées, des pensées formulées par et pour des gens. Ce sont des gens. Ce sont des gens effacés, radiés, proscrits, bannis, cachés dans un placard ou sous le tapis.
Se serrer contre le réel
Aujourd’hui je ne fais que cela, me serrer contre le réel, me tenir proche de la langue et des nuances. Je ne veux que cela, que tout ceci soit lu au moins une fois, au moins une fois par une seule personne, une fois pour l’éternité, une fois pour que nos histoires soient retenues puis racontées, une fois pour une seule adolescente.
Je vous la souhaite entière
J'ai noté les pensées traversantes attrapées au vol comme des courants d’air ou la queue de Mickey mamie est tombée tombée tombée relevée tombée relevée puis tombée deux fois dans la même journée nez cassé pansement blanc sur cheveux blancs ton sur ton sur son grand âge ton sur ton sur mon angoisse Noël dans une chambre double y’a que nous que ça a gênés.
Dimanche, ma reine
La grand-mère a les paupières qui sautent et les sourcils qui sautent et la bouche qui souffle. Elle mâche de l’air, dans son visage des bâtons de vent. Sa tête roule sur le dossier du fauteuil. Ses mains dansent sous la serviette de bain qui lui sert de couverture. Il n’y a que ses cheveux qui ne bougent pas, qui restent à leur place, gris et blancs.
Hier elles vomissaient
Ces temps-ci la vie de mes amies prend des tournures remarquables cet hiver la tendance est au bébé ça y est chez les lesbiennes de ma génération c’est l’année des bébés quarante ans l’âge pour devenir mamans sûres de leur choix elles ont pris le temps de peser le pour le contre du type engendrer des gauchos éco-féministes woke capables de lutter contre les megabassines et Bolloré.
Festival Pal’Arbre
La rage, le néant, le vertige. Je ne marche qu’à cela. Cela sinon rien. Je veux dire, quand je rencontre quelqu’un ou que je lis un livre ou que je vois un film, à quoi bon s’il ne persiste rien d’autre que l’amertume ou la fadeur d’un fruit mort. À quoi bon ? À quoi bien ? À rien. Ne sert à rien.
Disco Queen 2024
Militantisme dans le sport et les sports de glisse : est-ce que les sportif.ve.s sont des citoyen·ne·s comme les autres ? C’est le sujet du prochain Disco Queen lors du Queen Classic Surf Festival avec mes golden invité.e.s présent.e.s sur place, la championne paralympique Marie Patouillet, la socio-historienne Anaïs Bohuon, la journaliste Chloé Célérien, les fondateurs de Skate Her Lucie Curutchet et Gaëtan Ducellier et la surfeuse et activiste Saltwater Pilgrim.