Plus ça va, plus ça va
Plus ça va, plus ça va. Je veux dire, plus ça va, plus ça va vers moi, plus je vais bien vers moi, je me dirige vers moi, je veux dire, vers là où je me sens être tout à fait moi ; un cactus au bord de la mer. Quand je dis Tout à fait, ce n’est pas tout à fait ça mais tout à fait moi à cet instant, demain, je serai moi autrement, forme améliorée, version augmentée, pas meilleure mais plus grave.
Plus ça va, moins je fais semblant, moins je simule, moins je change d’apparence, plus je fais coïncider mon extérieur avec la réalité. Plus ça va, plus je ne vois pas grand monde. Quand je dis Pas grand monde, c’est monde humain pas monde-planète-environnement. Ce monde, je le vois tous les jours, toutes les nuits, quand j’entends l’océan, la tondeuse et les pies. Oh oui je vois du monde, je côtoie des bouts de monde, des morceaux effrités et des paysages entiers, des fenêtres de monde, je m’assieds dans un coin, un tabouret dans le potager, je regarde. « Ce qui nous semble absurde au départ peut nous sembler normal en quelques jours » écrit Laura Vazquez dans Les Forces. Je scrute les feuilles des courgettes, j’entends le souffle pieux des tubas inondés, le bourdon roux qui vrombit, les pattes lourdes de pollen, il collecte, se goinfre, food coma dans le jardin. J’assiste aux ébauches d’aubergines dont les trèfles violets au cœur soleil n’ont besoin de personne pour concevoir, suffit qu’un air chaud les pianote. Les fleurs naissent de la bise du vent.
Plus ça va, plus ça va. Je veux dire, plus ça va, plus je ferme les yeux, plisse les rayons éclatés, chuchote au bourdon que nous sommes les mêmes ; pas grand monde pas grand monde. « Et ce qui nous semble normal ne nous semblera plus jamais absurde, car l’habitude s’enfonce en nous comme un grand clou de fer dans une colonne de bois. »
📻 Pour cette 5ème édition du Disco Queen sur le @queenclassicsurfestival , on parlera :
- « Surf et musique : l’histoire d’une hybridation sub-cultuelle » avec @feu_magazine. Punk, reggae, dub, jazz, garage rock : comment le surf, sport majoritairement dominé par une culture blanche et masculine, s’est inspiré de musiques issues des communautés afro-caribéennes et africaines-américaines ? Comment, en retour, la beach-culture a servi de cadre au développement de la culture reggae ?
Connivence philosophique, luttes, revendications et valeurs communes, revenons sur l’histoire d’une hybridation sub-culturelle.
- « Santé mentale dans le sport et le surf : prise de conscience collective, déstigmatisation et métamorphose » avec @juliettelacome @manue_ltst et @ornellamagris. Exposés aux sacrifices, à la médiatisation, à l’anxiété de performance, à l’épuisement, au culte des super-héroines, à l’isolement social, au cyberharcèlement, à la peur de la blessure et aux échecs, les parcours de athlètes amateurs ou pro sont une prise de risque physique et psychologique. Dépression, addictions, burn out et troubles alimentaires, les athlètes sont de plus en plus nombreux à évoquer publiquement leurs problèmes de santé mentale. En parallèle, le sport, comme le surf, peut devenir un véritable allié pour la santé mentale. En offrant un environnement favorable, sécurisant et méditatif, il participe au processus de guérison.