Surf Session Magazine : un violent désir de bonheur
Il m’a fallu m’accompagner de la littérature pour décortiquer l’époque que nous vivons, m’aider de la justesse des écrivaines, de l’imagination de réalisatrices féministes et d’analyses de philosophes lesbiennes afin de mieux comprendre ces vies marginalisées dans le monde du surf : les surfeureuses queer.
“Les images ne sont jamais neutres, elles sont politiques”, rapporte la réalisatrice et critique de cinéma @irisbrey , “c’est l’expérience de l’altérité.” Avoir face à soi des images de surfeurs LGBTQIA+, c’est éprouver la quotidienneté de la multiplicité des existences puis embrasser ce que l’humanité a toujours été.
En tant que personnes queer dans le surf, notre histoire est manquante ; elle a été non documentée, non inscrite, non photographiée. @hgiannek , critique d’art, spécialiste du lien entre texte et image, évoque “la destruction par omission, par oblitération.” Son livre Un désir démesuré d’amitié, traversé de photos provenant d’archives queer, m’a profondément encouragée à composer à mon tour une archive féministe queer dans le monde du surf en France.
En usant de méthodes documentaires et non de création, sans montage ni anticipation, j’ai souhaité me faire l’archivactrice – terme employé par le sociologue militant transféministe queer #SamBourcier – du spectre immense des identités à l’eau.
Dans son dernier livre Toutes les époques sont dégueulasses, l’historienne #LaureMurat écrit qu’effacer l’histoire reviendrait, pour les peuples opprimés, à effacer l’histoire de leurs oppressions. Dans mon approche, je ne propose pas non plus la censure mais plutôt de recontextualiser afin de rétablir des vies jusqu’ici oubliées, donc disparues. Et les archives ont ce pouvoir. Dans son livre Sans valeur, @gaelleobiegly rappelle que les déchets et les archives ont des destinées inverses : “Le déchet doit disparaître. L’archive doit être préservée.”
✍🏼 Article “Un violent désir de bonheur” à retrouver en intégralité dans le Surf Session n°397.
Merci encore @olivierdezeque !