Surf Session : Barbès Surf Club & le surf mat

Extrait du texte Wrecked, ou la mer au bout du boulevard :

« Etre surfeur urbain, c’est un costume que tu enlèves en permanence. »

Les trois fondateurs de Wrecked ont un point commun : comme beaucoup de parisiens, ils viennent d’ailleurs. Guillaume Rouan est originaire de Cahors, Ryan Bonvouloir a grandi à Los Angeles, et Aurélien Bacquet est né au Touquet. Ce dernier a appris à surfer en Bretagne avant de rencontrer sa femme en Californie où il a découvert un équilibre presque parfait entre le travail et le surf. En rentrant sur Paris, il a donc tenté de prolonger l’expérience. Wrecked était né. Aurélien travaille aujourd’hui comme photographe sur Paris où, entre frustration, imagination et excitation, il tente de faire vivre sa passion pour le surf à l’image de celle qui anime la communauté de surfeurs urbains contraints de vivre à 400 km du plus proche océan. Nous les avions rencontrés en plein confinement. 

« Ça fait plus d’un mois que personne ne va à l’eau mais nous, c’est notre quotidien » me racontait l’année dernier avec auto-dérision Aurélien Bacquet, co-fondateur de Wrecked, une plateforme dédiée aux surfeurs parisiens et aux profiles atypiques dans le monde du surf. Vivant à Paris depuis 14 ans, Aurélien me confiait l’existence d’une vaste communauté de surfeurs urbains reconnaissable à sa diversité. « Il existe des surfeurs parisiens qui vont seulement surfer au Maroc, à Bali ou au Costa Rica, et qui, une fois à Paris, ne le sont plus du tout. Il y a aussi des gens qui vont faire des trips sur la côte sur la journée, très attachés à la culture surf. Et j’en fais partie. » Pour rester au plus près de l’esprit surf, Wrecked organise des événements et des projections de films, une façon de réunir une communauté souvent dispatchée. « Comme on ne vit pas au bord de la mer, on a besoin de recréer cet environnement autour de soi. On a aussi les yeux rivés sur les cartes donc on connait les conditions sur la côte avant même de savoir si on doit sortir avec un parapluie à Paris. » Entre frustration et excitation nait l’imagination. Cela pourrait être le slogan des surfeur confinés mais c’est une véritable réalité. « Quand tu ne peux pas aller surfer pendant un mois ou deux, ce sont des émotions qui font intrinsèquement partie de ta vie. Par exemple, j’ai un pote qui n’arrive pas à dormir la veille de partir surfer ! » 

A découvrir également mon texte sur le surf mat avec Romain Quesada et Régis Doussaint.

Deux textes à retrouver dans le magazine Surf Session n°381.

Elisa Routa

Journaliste et écrivaine, Elisa Routa publie depuis plus de 12 ans ses portraits, essais et récits d'aventures dans des magazines francophones et internationaux. Elle sort son premier recueil de chroniques en 2020 aux éditions Tellement. 

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