Expo : J’ai pour moi les vents, les astres et la mer

Annoncer via un réseau social ou un site internet l’exposition collective @lesventslesastreslamer revient à faire sa demande en mariage au buffet chinois tant ce qui se prépare est sublime. Néanmoins je suis très heureuse de participer à cet événement artistique organisé par le sublime artiste biarrot @franckcazenave au sein du non moins sublime et emblématique hôtel Bellevue.

Il y a quelques mois, Franck m’avait invitée à écrire sur Biarritz mais comme je vis à sa frontière et que je préfère l’odeur des serviettes humides à l’été, j’ai éprouvé quelques difficultés. Voici un extrait de mon texte publié dans le livre homonyme aux côtés de pleins de copaines talentueux :

C’est ma saison préférée, celle qui vide les tiroirs de la cité, qui éventre la bête jusqu’à lui faire dégueuler ses boyaux sur le sable. Les tempêtes y sont pour quelque chose. Armées de plomb au bout des doigts, elles dévastent ce que l’on trouve habituellement si délicat. Biarritz n’est douce qu’aux passants aveugles et anesthésiés. À tous les autres, à ceux qui restent quand elle tremble, ceux qui s’accrochent aux rochers glissants, ceux qui la regardent dans les rides et la trouvent encore jolie lorsqu’elle titube, elle se dévoile véhémente, souvent tendre, parfois peureuse, animée de la même blessure des beautés à qui on ne demande jamais ce qu’elles pensent.

C’est ma saison préférée, celle qui lacère le ciel, griffe l’horizon et rassemble les montagnes en quelques bustiers royaux. Dans l’arrière-pays, c’est la vie de château. Il s’y joue chaque soir un bal qui scintille aux étoiles, on y danse sous une demi-lune et on y chante faux. Les carrosses sont conduits par des crinières blanchâtres au fort parfum d’écume et au dos arrondi. Lorsque le large se fracasse sur la rive, c’est dans un éclat de voix que tout le monde applaudit. {…}

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