Presse : journal Sud-Ouest

Article rédigé par Jean-Pierre Tamisier, paru le 31 octobre 2023 dans l’édition du jour du journal Sud-Ouest. À lire dans son intégralité ici :

Après son premier livre « Chroniques du royaume », la journaliste et surfeuse Elisa Routa s’est laissée emporter par la littérature. Jusqu’à partir en résidence à la Maison François-Méchain, en Charente-Maritime, pour écrire son premier roman

Pour Elisa Routa, les périodes de confinement, au plus fort de la pandémie de Covid-19, auront eu un effet révélateur. Jusque-là journaliste indépendante à la solide expérience, notamment pour des magazines de surf, pour lequel elle se passionne, voyageuse et photographe, elle écrivait beaucoup, mais que pour elle.

Une fois enfermée dans son appartement d’Anglet, elle a écrit, chaque jour, ses observations depuis sa fenêtre, les sentiments qui l’ont traversée. Le temps de la liberté revenu, elle a entrepris, avec son amie, un long périple à vélo entre Royan et Sète, dont elle parle comme d’une « expérience sensorielle extrême ». Peu de temps après, une rencontre avec Anne-Sophie Leroux, qui dirige les Éditions Tellement, la conduite à mettre ses notes en forme pour écrire son premier livre « Chroniques du royaume ».

Étape essentielle

Sans l’avoir projeté, elle venait de franchir une étape essentielle. Si l’écriture est un élément essentiel de sa vie, si depuis toute petite, elle a toujours rempli des carnets à qui elle confiait ses rêves et ses émotions, elle n’avait pas encore songé à être publiée. « Ce premier livre m’a donné confiance et a donné vie à des envies secrètes », confie Elisa. Emportée par l’écriture, elle recherche comment s’y consacrer entièrement et découvre la Maison François-Méchain, aux Églises-d’Argenteuil, en Charente-Maritime.

« J’ai tenté ma chance auprès de Nicole Vitré-Méchain, qui gère cette résidence. J’ai été acceptée. J’ai aussi adressé un dossier à la Direction régionale des affaires culturelles et j’ai obtenu une bourse. » Les éléments se sont conjugués pour renforcer la conviction d’Elisa. « J’ai mis tous mes projets en pause. Cette résidence, c’est ma vie rêvée. »

Écriture et rencontres

La Maison François-Méchain, du nom du photographe et plasticien de renommée internationale, disparu en 2019, a été ouverte en 2020 par son épouse, Nicole Vitré-Méchain, pour accueillir de jeunes artistes. « C’est en pleine campagne. Nous sommes quatre résidentes. Il y a une plasticienne, une réalisatrice et une performeuse avec moi. J’ai ma propre chambre avec un bureau. Nous nous retrouvons dans l’espace commun pour les repas, qui sont des moments d’échanges assez dingues. J’ai investi la bibliothèque pour écrire, sur un bureau dans un coin. J’écris le matin jusqu’à 13 heures. L’après-midi est consacrée à la relecture et la réécriture. » Sauf lorsque des sorties sont proposées par la maîtresse des lieux. Pour voir l’océan, une aubaine pour Elisa, ou pour aller voir un spectacle.

Sur son premier roman, elle ne veut pas encore lever le voile. « C’est un livre sur la mémoire avec des petits bouts de réalités », dit-elle tout juste. Elisa Routa, en résidence jusqu’au 3 décembre, souhaite l’avoir achevé au printemps. Elle n’a pas encore d’éditeur. « Chloé Delaume, autrice qui fait partie du comité de lecture du Seuil et qui a lu “Chroniques du royaume”, m’a dit que mon livre serait présenté. Cela ne signifie en rien qu’il sera publié, mais un événement en entraînant un autre… » Affaire à suivre.

Elisa Routa

Journaliste et écrivaine, Elisa Routa publie depuis plus de 12 ans ses portraits, essais et récits d'aventures dans des magazines francophones et internationaux. Elle sort son premier recueil de chroniques en 2020 aux éditions Tellement. 

Précédent
Précédent

Le livre Finistère : un an déjà

Suivant
Suivant

Pourtant, il y a la mer à Gaza